La cour du roi vit dans l'opulence...
… pendant que d’autres vivent dans la misère.
Nous sommes en France, dans les campagnes du Velay.
1610
Au cœur de cette détresse matérielle et spirituelle
l’Esprit de Dieu est à l’œuvre. Des hommes au grand cœur, pétris de foi se lèvent…
Ils s’appellent Jean-François Régis, Jean-Pierre Médaille, François de Sales, Vincent de Paul…
1644
Des dames cherchent à s’organiser…
Mgr de Maupas, Evêque du Puy en Velay, les encourage dans cette démarche.
Des associations de chrétiens se mobilisent…
1647
Le Père Jean-Pierre Médaille, jésuite, sillonne les campagnes
pour porter la Bonne Nouvelle de l’Évangile : dire à chacun combien il est aimé de Dieu.
Parmi ses auditeurs, des jeunes femmes qui portent en elles le désir de se donner à Dieu dans le service du prochain.
Mais dans le contexte religieux et social de l’époque, la vie religieuse n’est conçue que cloîtrée.
1648
Une révolution pour l’époque !
Le Père Jean-Pierre Médaille leur propose de vivre dans le monde leur vie donnée à Dieu, sans reconnaissance officielle pour pouvoir se consacrer au service du prochain : une révolution pour l’époque !
Oui, une consécration au cœur du monde, sans clôture, sans signe distinctif
afin de répondre aux besoins du temps. Aucune œuvre spécifique n’est privilégiée.
C’est ainsi que les sœurs fondent des ouvroirs pour les jeunes filles sans emploi, afin de leur donner du travail, visitent les prisonniers, ouvrent des hospices pour les personnes âgées et malades… se lancent dans toutes sortes d’œuvres sociales.
15 octobre 1650
Mgr de Maupas s'intéresse à ce que fait le Père Jean-Pierre Médaille
et donne à l’association une reconnaissance officielle.
L’association secrète devient une congrégation reconnue en 1650, au Puy en Velay.
Le nom de Saint-Joseph lui est donné.
1650-1789
De nombreuses communautés naissent
principalement dans le centre de la France, dans les villes et les campagnes. Ces communautés sont autonomes, mais il existe entre elles des relations d’entraide matérielle et spirituelle.
Au moment de la Révolution française, les sœurs de Saint-Joseph payent un lourd tribut. Elles sont dispersées. Pour la plupart, elles rentrent dans leur famille ou vont chez des amis.
Plusieurs sont emprisonnées, quelques-unes sont exécutées au Puy en Velay, à Privas…
1801
Bonaparte et Pie VII signent un concordat.
L’Église de France peut se réorganiser, mais sous le contrôle de l’État.
Les sœurs de Saint-Joseph sorties de la clandestinité sont regroupées en congrégations dans les diocèses où elles sont implantées. Il y a plus de 15 congrégations à la fin du 19°siècle.
1836
Les sœurs vont dans d’autres continents :
aux Etats Unis, au Canada, au Brésil, en Inde, en Afrique et ailleurs…
1950
Les congrégations ou provinces d’un même continent se réunissent
et forment des fédérations : regroupements qui permettent entraide mutuelle et réalisations communes.
Qui sont ces femmes qui un jour du temps ont eu le courage et l'audace de tout quitter pour se "donner à Dieu et au cher prochain ?"
De simples femmes saisies par le Christ, elles s’appellent Françoise, Claudia, Marguerite, Anna… L’amour du Seigneur les a saisies. Avec audace elles mettent en œuvre ce désir qui les habite de se donner à Dieu et au « cher prochain ».
Des femmes saisies de compassion pour ceux qui les entourent…
A l’écoute des besoins et attentes de leurs contemporains, elles se rendent présentes de diverses manières : instruction et éducation des filles, soins des malades, visite des prisonniers…
C’est là que va commencer cette fabuleuse aventure avec quelques femmes désireuses de donner leur vie à Dieu en servant le prochain.
Et ce que Jean-Pierre Médaille va leur proposer de vivre continue… plus de 360 ans après.
Mais qu’est ce qui pousse, qu’est-ce qui guide ces femmes à tout donner pour Dieu et les autres ?
Ce que Jean-Pierre Médaille leur propose est né de sa contemplation du Christ dans l’Eucharistie. En contemplant le Christ, totalement livré aux hommes et à Dieu son Père, le Père Médaille perçoit quelle doit être la vocation de son « Petit Dessein » : Unir les hommes entre eux et avec Dieu.
Ce projet est transcrit dans un texte appelé « Lettre Eucharistique. »
Dans un livre appelé « les Constitutions » le Père Médaille définit le but et la vie de la congrégation :
- Aller dans le monde et travailler à la manière de Jésus qui s’est fait serviteur de tous pour que tous les hommes découvrent combien ils sont aimés de Dieu.
- Rassembler des personnes désireuses de suivre le Christ et par leur vie même, permettre de découvrir cette expérience de communion qui dit quelque chose de la relation d’amour entre le Père et le Fils par le souffle de l’Esprit. Unis par leur différence, ils sont en relation entre eux et avec le monde.
Les sœurs de Saint-Joseph à la manière de Jésus, Marie, Joseph sont invitées par le Père Médaille à vivre entre elles et avec le « cher prochain » :
- disponibilité
- humilité
- cordiale charité
- accueil…
autant d’attitudes qui rendent simples la vie et les relations entre les personnes.
Une manière toute simple de vivre l’Évangile.
Parmi ses écrits, le Père Médaille a laissé un trésor : Les Maximes.
Des orientations spirituelles, des conseils proposés aux sœurs, mais dont chacun peut tirer profit pour vivre l’Évangile au service de Dieu et de tout homme, de toute femme, de tout enfant dont nous croisons le chemin.
1650 … 2018
Cette histoire commencée en 1650 mène au cœur de la vie de l’homme…
Croyants ou non, jeunes ou plus âgés, n’avons-nous pas à entendre cet appel à travailler à rendre les relations entre les hommes plus vraies, plus fraternelles, empreintes de respect, de cordiale charité, à faire que chacun là où il est, se sente écouté, aimé, accompagné.