
Buen Camino ! Bon Chemin !
Ces deux mots répétés à longueur de journée par les pèlerins de Compostelle mais aussi par les habitants des villages comme salutations offertes aux marcheurs.
Deux mots que je n’ai pas entendus à mon retour en France et j’ose dire qu’ils m’ont manqué. Même si c’est peut-être une expression un peu convenue, cela demeure l’occasion d’un contact et d’ un échange de regards.
Des couleurs repères : les balises rouge et blanc du GR 65 en France(Via Podensis), les flèches jaunes en Espagne dessinent les trajets.
Partie le 26 mars 2022 du Puy en Velay, je suis arrivée à Santiago de Compostelle le 25 mai (Ascension) et le 28 mai à Fisterra (la fin du chemin de Compostelle).
Depuis longtemps, je souhaitais faire ce pèlerinage. Pourquoi ce d’abord parce que j’aime marcher longtemps et en itinérance, ensuite parce que ce Chemin est un parcours de pèlerinage emprunté depuis des siècles par des hommes et des femmes vers Santiago de Compostelle. Les motivations de la marche peuvent être diverses mais il y a un but : chacun donne un sens à ce chemin
Ce qui a favorisé ce départ : c’est d’avoir du temps et la liberté pour le faire (merci à la congrégation de l’avoir permis), et cela coïncidait avec un moment charnière de ma vie : début de la retraite professionnelle et fin de douze années au service de la congrégation.
J’ai marché avec le vécu personnel de ces dernières années, emportant aussi avec moi tout ce qui traverse l’Institut, avançant pas à pas avec ce qui s’ouvre pour demain, habitée par deux textes : l’hymne : Un Jour nouveau (CFC) et le N°51 de nos Constitutions.
Sur le parcours français (Le Puy-St Jean Pied de Port), j’ai souvent marché en solitaire, parfois quelques kilomètres avec l’un ou l’autre pèlerin que je retrouvais au gîte d’étape ou quelques jours après. A partir de st Jean Pied de Port, nous avons fait route ensemble avec mon frère Jean-Yves.
En évoquant ce parcours, des visages s’imposent à moi : Rose et José (une femme veuve avec son beau-frère) croisés à plusieurs reprises au long du chemin en France, Bruno avec qui j’ai échangé longuement. En Espagne : Barbara et Kim étudiantes allemandes, Lorenzo étudiant italien, Jacques, Andony (basque espagnol), Klaus (danois), Ricardo péruvien vivant en Espagne et parlant français… A partir de St Jean Pied de Port, l’affluence sur le Chemin est importante et surtout très internationale : asiatiques, italiens, espagnols, allemands, canadiens, américains, brésiliens… et peu de français… les conversations sont plus limitées et se font habituellement en anglais .
Bien sûr, les échanges sur le Chemin vont du banal le plus souvent à de longues discussions (7 à 8h de marche, cela donne du temps !). Ce sont parfois des rencontres d’un jour… Au-delà de paroles, il y a une reconnaissance entre nous : des visages rencontrés sur plusieurs semaines, une » aventure commune » chacun expérimente pour lui-même et ensemble les » joies et soucis » du chemin, le désir « d’aller plus loin » : repas animés, nuits agitées, pépins de santé, découragement, entraides au cours de la marche, joie d’arriver au but…[/vc_column_text][/vc_column][vc_column column_padding= »padding-3-percent » column_padding_position= »all » background_color_opacity= »1″ background_hover_color_opacity= »1″ column_link_target= »_self » column_shadow= »none » column_border_radius= »3px » width= »1/2″ tablet_width_inherit= »default » tablet_text_alignment= »default » phone_text_alignment= »default » column_border_width= »none »][vc_gallery type= »flickity_style » images= »9362,9361,9360,9359,9358,9357,9356″ flickity_controls= »pagination » flickity_desktop_columns= »1″ flickity_small_desktop_columns= »1″ flickity_tablet_columns= »1″ flickity_box_shadow= »none » onclick= »link_no » img_size= »600×1000″][vc_column_text]
Ce que je retiens de ces deux mois :
- Une expérience de la durée : repartir chaque matin avec le sac à dos, en ne connaissant pas les conditions suivantes d’hébergement, les prochains compagnons de route, les aléas du climat, la beauté du panorama ou la monotonie du parcours. » Un jour nouveau commence… «
- La force d’un chemin de pèlerinage : joie de me situer dans les pas de ceux et celles qui ont marché avant moi vers cette destination. Dans quelques villes traversées, des » bénédictions » pour les pèlerins ont lieu : au cours de la messe de semaine, les pèlerins présents sont invités à se présenter à l’assemblée et à recevoir la bénédiction pour le pèlerinage ou la suite du chemin : moment émouvant.
En cours de route, en Espagne, dans un gîte paroissial, une soirée a été organisée où chacun (40 pèlerins environ) a pu dire dans sa langue les motivations de son pèlerinage : expérience d’une grande communion et solidarité.
Sr Monique Vallon
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