
Réflexions d’un paysan diacre.
En schématisant un peu je définirais deux situations :
– Une population ancienne constituée par les ainés pour une bonne part et des habitants que j’appellerais les néo ruraux.
– Deux populations dont les attentes ne sont pas du tout les mêmes, et pour autant loin d’être antinomiques.
Elles demandent à l’Eglise une approche et un accompagnement différents.
Pour la première dont je suis issu (né dans une famille d’agriculteurs, métier que j’ai exercé jusqu’à ma retraite, ordonné en 2008 avec comme mission une présence au monde rural) et que j’ai accompagnée principalement jusqu’à aujourd’hui en tant que diacre. J’ai découvert à l’occasion d’obsèques, l’importance voire même la nécessité (quelquefois impérieuse) de la présence d’un ministre ordonné pour accompagner ce type de célébration.
Cela a pris sens le jour où, recevant des remerciements pour avoir célébré des obsèques, j’ai répondu que j’avais fait simplement ce qu’il était important de faire, la personne d’insister en disant « Alain tu étais là » (sous-entendu en tant que ministre).
Cela est venu conforter, bien malgré moi, l’idée qui m’a aidé à dire « oui » et qui me porte toujours aujourd’hui : c’est par l’investissement de chacun que notre Eglise existera.
Quant aux « néo-ruraux », j’avoue ne pas avoir œuvré beaucoup pour eux mais il me semble que leur demande n’est pas une présence au quotidien mais plutôt de pouvoir se référer à l’Eglise à la fois pour l’approche nature et création mais aussi pour l’aspect solidarité.
Je pense qu’il est important que l’Eglise (c’est-à-dire nous) cherche et trouve des moyens pour une présence porteuse du message de l’Evangile plus que pour la pratique des sacrements même si les deux vont de pair.
Dans ce sens je fais facilement et fréquemment référence aux premières communautés qui, elles, constituaient l’Eglise sans structure.
Charge à nous (chrétiens) de faire exister ces communautés qui, en fonction de la densité et du type de paysage rural, permettront à chacun de vivre et de partager sa foi sans pour autant faire trop de kilomètres.
« Il ne s’agit pas de couvrir le territoire, mais de susciter des communautés chrétiennes rayonnantes de la vie du Christ »
Alain Joliet, Diacre Nièvre
[/vc_column_text]« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Mt 9.37-38″][/vc_column][/vc_row]
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