Gardanne : Le choix de l’accueil…

Accueil Gardanne [vc_row type= »in_container » full_screen_row_position= »middle » scene_position= »center » text_color= »dark » text_align= »left » overlay_strength= »0.3″ shape_divider_position= »bottom »][vc_column column_padding= »no-extra-padding » column_padding_position= »all » background_color_opacity= »1″ background_hover_color_opacity= »1″ font_color= »rgba(84,124,216,0.8) » column_link_target= »_self » column_shadow= »none » column_border_radius= »none » width= »1/1″ tablet_width_inherit= »default » tablet_text_alignment= »default » phone_text_alignment= »default » column_border_width= »none » column_border_style= »solid »]

Familles Roms, le choix de l’accueil à Gardanne. 2012/2017

[/vc_column][/vc_row][vc_row type= »in_container » full_screen_row_position= »middle » equal_height= »yes » bg_color= »rgba(67,91,198,0.1) » scene_position= »center » text_color= »dark » text_align= »left » overlay_strength= »0.3″ shape_divider_position= »bottom » shape_type= » »][vc_column column_padding= »padding-2-percent » column_padding_position= »all » background_color_opacity= »1″ background_hover_color_opacity= »1″ column_link_target= »_self » column_shadow= »none » column_border_radius= »5px » width= »1/2″ tablet_width_inherit= »default » tablet_text_alignment= »default » phone_text_alignment= »default » column_border_width= »none »][vc_column_text]En septembre 2012, le maire de Gardanne est interpelé par les représentants d’associations de Solidarité et de Défense des Droits de l’homme venus attendre la Police et la Gendarmerie avec deux « familles » Roms pour s’opposer à leur expulsion. Il accepte de mettre un terrain équipé de l’eau (non potable) et de l’électricité à leur disposition. La décision et la volonté du Maire (Gardanne est la seule commune des Bouches du Rhône à avoir accueilli des Roms) ont été déterminantes. Nous avons donc accompagné 80 à 90 personnes jusqu’en mars 2017, date du départ de la dernière famille de ce bidonville.

Notre collectif a réuni, dès le début, des personnes de sensibilités diverses, une majorité de militants de mouvements et d’associations de solidarité et/ou de défense des droits de l’homme, mais aussi des individus de bonne volonté. Des retraités, plus disponibles, mais aussi des étudiants, des personnes en activité. Il regroupait des compétences très diverses et complémentaires, des techniciens capables de concevoir et de construire des toilettes sèches et d’aménager des locaux, des enseignants dynamiques, d’anciens travailleurs sociaux, de vrais pros de la communication et de l’organisation de fêtes et de manifestations. Et grâce à nos réseaux, nous avons toujours trouvé les compétences qui nous manquaient : un conseil juridique, des clowns pour une fête,…

Comment expliquer que des gens si différents soient arrivés à travailler ensemble intensément pendant 4 ans en bonne harmonie ? Quelques tentatives d’explication :

Parce que l’objectif que nous nous étions fixé est resté clair : accompagner les familles Rom de Gardanne vers une vie digne et la sécurité et changer le regard de nos concitoyens sur eux. Mais cela n’a pas été facile car la tentation de l’assistanat était forte – c’est tellement plus simple et plus rapide de faire les choses pour eux -. Nous nous sommes mainte fois remis en question.

Parce que notre collectif est composé de personnes d’une rare qualité humaine. Chacun a toujours pu s’exprimer librement et être écouté respectueusement par les autres. Je ne crois pas avoir entendu de jugement sur les personnes même lorsqu’il y avait des désaccords sur les actions menées. Chacun a fait sa part, avec des implications plus ou moins importantes en fonction de ses disponibilités, sans pression du groupe. Les discussions ont parfois été vives mais jamais violentes.

Parce que nous avons toujours voulu travailler en collectif même lorsque, pour des raisons de gestion, nous nous sommes constitués en association. Nous avons veillé à ce que les décisions soient prises collectivement. Symboliquement, il y toujours eu 4 co-présidents et la plupart du temps au moins 2 représentants du collectif aux réunions avec nos interlocuteurs institutionnels.

Parce que l’information a abondamment circulé à l’intérieur du groupe. Cela nous a permis de rester vraiment motivés dans l’action et de ne pas nous « marcher sur les pieds » dans nos interventions diverses. Et d’éviter la dérive classique de la prise du pouvoir par ceux qui gèrent l’information.

Parce que nos rencontres fréquentes ont permis une organisation efficace de nos actions. Chaque fois qu’une décision était prise en réunion, un ou plusieurs membres du collectif en prenait la responsabilité, sachant qu’il pouvait faire appel aux autres en cas de besoin. Le groupe alpha (suivi de la scolarité) et le groupe santé (suivi médical) ont fonctionné particulièrement bien avec un référent chargé de la coordination et de la relation avec les institutions et des bénévoles plus particulièrement en charge d’une famille mais interchangeables

Parce que nous avons toujours eu confiance les uns dans les autres. Et cela nous a permis de nous soutenir mutuellement dans les moments difficiles et de ne pas avoir peur de demander de l’aide lorsqu’une situation nous dépassait.

Nous avons eu la chance de pouvoir disposer de locaux confortables prêtés par la paroisse de Gardanne à la demande et donc de nous retrouver facilement dès que nécessaire. Enfin, l’humour a toujours été présent dans nos discussions, instrument indispensable pour prendre du recul, et nous avons beaucoup ri, même dans les moments les plus rudes.

Quelle belle expérience ![/vc_column_text][/vc_column][vc_column column_padding= »padding-2-percent » column_padding_position= »all » background_color_opacity= »1″ background_hover_color_opacity= »1″ column_link_target= »_self » column_shadow= »none » column_border_radius= »5px » width= »1/2″ tablet_width_inherit= »default » tablet_text_alignment= »default » phone_text_alignment= »default » column_border_width= »none »][vc_column_text]

Mais le plus étonnant c’est que nous sommes arrivés à travailler main dans la main avec des services qui, la plupart du temps se méfient des bénévoles, taxés d’amateurisme ou de vouloir faire le boulot à leur place. Nous nous sommes retrouvés dans des réunions et sur le terrain, en véritable collaboration. Le Directeur du CCAS, nous a demandé, lors de son départ à la retraite, en juillet, de transmettre cette expérience exceptionnelle aux autres collectifs.

Nos premiers interlocuteurs ont été le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et la Police Municipale chargés d’aider à l’installation des familles au Puits Z et de veiller à leur sécurité, puis très vite, la PMI pour les problèmes de santé. Il me semble que nous avons bénéficié de plusieurs atouts importants :

– l’engagement du Maire de Gardanne qui, une fois la décision prise d’accueillir les familles Rom, a décidé qu’il fallait réussir à les « intégrer ». L’enjeu électoral était très fort car la majorité des gardannais était défavorable à cette installation.

– l’engagement du CCAS dont le Directeur était prêt à mettre des moyens et de l’énergie pour aider ces familles. Une assistante sociale leur a été dédiée spécialement.

– Le Directeur de la Police Municipale s’est impliqué personnellement et a engagé ses services pour assurer l’ordre et la sécurité, ce qui n’était pas facile car les deux groupes (familles) accueillis au puits Z ne s’entendaient pas.

– Du côté du collectif, nous étions un certain nombre de responsables associatifs actifs depuis longtemps à Gardanne et le Maire avait confiance en nous. Il savait donc pouvoir s’appuyer sur des personnes connues et fiables.

– Nous étions tous aussi désemparés devant cette extrême misère, la difficulté de communication, la complexité des situations familiales, et totalement inexpérimentés. Les problèmes à résoudre étaient innombrables et énormes – nourriture, logement, vêtements, santé, scolarité, papiers administratifs,… De toute évidence, toutes les bonnes volontés étaient nécessaires.

Nous avons commencé à parer au plus pressé et il nous est vite apparu qu’il fallait coordonner nos actions. Nous avons donc demandé au CCAS d’organiser une première rencontre avec tous les intervenants pour définir nos rôles respectifs et organiser une communication efficace. Ces réunions se sont poursuivies pendant 4 ans à la demande de l’un ou l’autre des acteurs. Du fait du nombre important de bénévoles sur le terrain, le collectif était très au fait de ce qui s’y passait et a été souvent à l’origine de ces rencontres.

En ce qui concerne la scolarisation des enfants, qui a été effective en novembre 2012, c’est encore le collectif qui a demandé à rencontrer les interlocuteurs des familles : Education Nationale, Enseignant FLE, Directeurs d’Ecoles, Principal de Collège, Assistante Sociale, Service Municipal de la Scolarité. Et, de 2012 à 2017, nous avons tenu une réunion de coordination par trimestre pour parler des enfants du puits Z. A l’exception d’un directeur d’école primaire, toutes les écoles ont joué le jeu : aider les enfants Rom à être bien à l’école et, avec l’aide du collectif, impliquer les familles.

Le puits Z est fermé depuis 5 ans. La plupart des familles sont maintenant dans des appartements. Certaines sont parties à l’étranger ou sont retournées à Marseille dans des squats ou des bidonvilles.

Le collectif existe toujours, mais les familles Roms sont de plus en plus autonomes, l’emploi étant la clé de leur indépendance. Nous intervenons à leur demande pour les aider dans les démarches administrative, ô combien compliquées quand on n’a pas d’ordinateur et qu’on maîtrise mal la lecture et l’écriture. Mais ils peuvent facilement se passer de nous et c’est bien notre objectif.

Christine Verilhac

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[vc_column_text]Pour en savoir plus :

Familles Roms, le choix de l’accueil (du rejet à l’autonomie) par le Collectif Roms de Gardanne, édité par Chronique Sociale, collection Comprendre la Société[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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