
Depuis le début de notre communauté initiée par le Père Nicolas Visseaux, ici à la Rousteyre en 1974, c’est avant tout une demande de vie monastique qui a permis de faire des choix de vie simple, dépouillée et en retrait (peut-être aussi à contre-courant) de la vie du monde cherchant la production, la rentabilité… etc.
Mes choix de vie ont été simplement en continuité avec la tradition monastique ancienne, et aussi de par la ferme abandonnée que nous avons trouvée sur la commune de Sahilhac.
Pas d’électricité à cette époque, eau d’une source, propriété toute en terrasses sans possibilité de mécanisation. Tout cela n’a pas été au bout d’un raisonnement, ni d’une recherche intellectuelle, mais donné par la réalité du lieu et le désir de respect de toutes les générations qui depuis des siècles ont façonné cette terre.
Admiration aussi et émerveillement devant tant de travail bien fait, de mise en valeur de la terre.
Nous avons voulu respecter cela tout simplement et continuer à vivre dans ce lieu avec notre réalité et les petites améliorations que nous pouvions faire (captage de l’eau avec un tuyau, par gravité, qui permet de faire le jardin à proximité de la maison). Nous brancher sur le réseau électrique à partir de l’an 2000 surtout pour la machine à laver car quelques personnes voulaient prendre du temps de retraite chez nous. (Laver des draps !)
Construire quelques ermitages (4) à proximité de la maison. Nous avons vécu sur la propriété par le jardin, tous les légumes, tous nos fruits et aussi la vente de châtaignes (1 à 1.5 tonne).
Les abeilles ont été très précieuses (jusqu’à 25 ruches) en vendant tout le miel sur place et un petit artisanat de sculpture sur bois ; nous n’avons manqué de rien !
Nous avons cherché des agriculteurs autour de nous qui vivaient dans les mêmes conditions et surtout l’un à Montréal qui nous a beaucoup aidés, de ses conseils et de la transmission de savoir-faire.
L’important, la priorité a toujours été d’avoir une maison toujours ouverte de jour comme de nuit, accueillante à toutes les détresses des uns et des autres, de ceux et celles qui venaient frapper, parfois nous déstabiliser un peu pour être écoutés et aussi partager un peu de notre vie de prière.
Je voudrai surtout insister pour dire que l’écologie intégrale, si nous en vivons un peu, ce n’est pas une recherche. Il n’y a pas eu de réunion, ni de conseil mais la vie qui nous conduit avec le désir de sobriété et surtout de simplicité.
Si nous n’avons pas de télévision, ni Internet c’est parce que cela n’était pas nécessaire pour notre vie et que la priorité était ailleurs. Nous nous réjouissons de ces choix qui permettent peut-être plus de fraternité et d’écoute les uns des autres et de ceux qui viennent ici !
Il y a un tel besoin d’accueil, d’écoute, de prendre du temps avec les uns et les autres actuellement, dans une maison où l’on peut toujours trouver un frère, une sœur à n’importe quelle heure.
Tellement de personnes en recherche, dans tous les sens mais qui ont soif d’une vie intérieure, de choix de vie à contre-courant du monde et de simplicité.
Alors je ne sais pas si c’est de l’écologie intégrale, mais ce n’est pas une idéologie ! c’est la pauvreté de notre lieu et la vie monastique centrée sur un autre essentiel qui nous a aidés.
Les temps changent : nous étions 50 ans en arrière et parfois maintenant nous nous trouvons un peu en avance !…
Que le Seigneur nous aide à persévérer jusqu’à la fin, très humblement, là où il nous a placés, pour ce qu’Il voudra.
En toute communion fraternelle.
Jean-Michel
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